Un doudou, c’est quoi ?

C’est une question que beaucoup de gens peuvent se poser, qu’on soit parent ou professionnel. On peut souvent se demander « Qu’est-ce qu’un doudou ? ». Il y a celui qu’on peut acheter, ou les autres choses que l’enfant peut prendre au quotidien. On ne fait pas toujours la différence entre l’objet que l’on peut acheter et celui que l’enfant va s’approprier dans son environnement. C’est un peu sa première possession, ce premier quelque chose qui lui appartient avec qui il n’a pas exactement le même lien avec qu’avec ses autres objets.

Ce qui est intéressant, c’est de faire la différence entre cet objet commercial très intéressant, mais qui n’est pas forcément le doudou de l’enfant, et celui qui va devenir son doudou à lui et surtout à quoi il va servir. On peut parfois dire qu’il ressemble à la maman, qu’il fait penser à la maman, etc. Mais on oublie souvent que ça fait partie des phénomènes transitionnels. C’est un objet transitionnel parmi d’autres, qui sert à faire face aux situations où l’enfant se retrouve sans ses parents (s’endormir, aller à la crèche, être gardé par Papi, Mamie). Des moments où l’autre n’est pas là pour nous rassurer.

L’autre n’est pas là, et c’est le moment où l’enfant va ressentir des angoisses, des choses qu’il ne va pas forcément comprendre. Mais le fait que ça soit son objet et son lien à lui sur lequel il va en contrôler quelque chose, en maîtriser quelque chose : c’est ce qui va lui permettre d’affronter ces angoisses dans les moments où il est sans son parent, où il doit passer d’un état à un autre, d’un lieu à un autre … Et lui permettre de développer des moyens, de se débrouiller aussi sans l’autre quand il est dans cet état de dépendance.

Qu’est-ce que signifie « objet transitionnel » ?

C’est vrai que le mot « transitionnel », on pourrait parfois avoir envie de lui accoler d’autres choses, comme « transitoire », comme passer d’une chose à une autre. Mais en fait, le côté transitionnel, ça vient à quelque chose, d’un processus en quelque chose qui va permettre à l’enfant de comprendre à la fois le lien aux autres et le lien au monde : ça lui permet de faire des expériences.

Par exemple, on peut le voir quand l’enfant a été grondé par ses parents : il va parfois aller gronder son doudou par la suite. Bien évidement, le doudou n’a rien fait. Mais l’idée c’est que, comme il n’a pas forcément compris ce qui s’est passé à ce moment-là, il va le rejouer dans un autre espace pour essayer d’en comprendre quelque chose, d’en ressentir quelque chose, d’arriver à mieux comprendre ses émotions, quelles qu’elles soient. Et c’est toute la richesse de ces objets-là.