Faut-il parler de nos propres émotions à nos enfants ?

Oui, et c’est très bénéfique. Il y a deux grands bénéfices : le premier bénéfice c’est qu’en parlant de nos émotions, on a tendance à les ressentir un petit peu moins fortes. Le fait de les mettre en mots va atténuer un peu le ressenti émotionnel qu’on pourrait avoir sur le moment.

Le deuxième bénéfice, c’est que cela permet aussi a notre enfant de faire du lien entre notre émotion et des mots, et ainsi de venir organiser son environnement émotionnel et humain. Il va aussi aiguiser son quotient émotionnel. Les recherches montrent que les enfants dont les parents mettent des mots sur leurs émotions d’adultes : « Je suis triste », « Je suis fatigué », « Je suis en colère » … Sont des enfants qui apprennent un peu mieux que les autres à réguler leurs propres émotions.

Pourquoi certains parents ont du mal à accepter les sentiments négatifs ?

Dans notre société, les émotions dites positives telles que la joie et la sérénité sont très valorisées. Et les émotions dites négatives comme la peur ou la colère sont vraiment très dévalorisées. Or, il faut savoir qu’une émotion est une émotion. A la base, elles ne sont ni positives ni négatives, elles sont plus agréables ou désagréables. C’est un continuum.

Les émotions comme la peur ou la colère que peuvent ressentir n’importe quel parent sont aussi utiles et positives. Elles sont naturelles et traduisent un sentiment chez nous : un besoin insatisfait, par exemple. La première chose à faire, c’est d’accepter l’émotion, puis d’apprendre à changer notre regard sur ces émotions dites désagréables et négatives.

Comment exprimer nos émotions à nos enfants ?

Le plus naturellement du monde, de manière instinctive : quand on est face à l’enfant et qu’on ressent une émotion, on dit : « Je me sens en colère », « Là j’ai peur », « Je suis fatigué » … Sans pour autant entrer dans les détails, simplement en mettant des mots sur ce qu’on ressent. Ce sera vraiment utile pour l’enfant et pour son futur aussi.