C'est un sujet qui fait l'objet d'un grand débat et parfois divise entre différentes générations : doit-on laisser pleurer bébé ? Pour répondre à cette question, rencontre avec Anne Simonneaux, infirmière puéricultrice.
Laisser pleurer bébé : ce que l'on sait
C’est un grand débat, même presque politique. On va entendre que « Oui, il faut le laisser pleurer parce qu’il faut qu’il apprenne à s’endormir seul », « Parce qu’il doit faire ses poumons », « Parce qu’il va prendre des mauvaises habitudes ». On va aussi entendre que « Non, parce que son cerveau va s’abîmer », « Parce qu’il ne sera pas empathique », « Parce qu’il ne sera pas sécure ».
En fait, il n’y a pas vraiment de réponse. Tout ce qu’on sait aujourd’hui, c’est qu’il faut accompagner. D’abord, montrer à l’enfant qu’on a réussi à identifier ses pleurs et à identifier ce malaise. Ensuite, accompagner la manière dont on va faire taire ou pas le bébé. En réalité, ça dépend aussi de la capacité du parent à pouvoir supporter les pleurs de son enfant.
Comment mieux supporter les pleurs de bébé
Il y a des enfants qui pleurent beaucoup, beaucoup, beaucoup, et ça peut être même parfois pour des raisons médicales. Mais on met un petit peu de temps à l’identifier et, pour le parent qui est déjà fatigué, quand l’enfant pleure énormément, ce n’est pas toujours évident. Et c’est totalement humain de ne parfois pas pouvoir gérer les pleurs.
Dans ces cas-là, on conseille aux parents de poser leur bébé et de lui expliquer qu’ils sont à bout. Il faut dire les choses, il faut poser des mots. Puis ils quittent la pièce, vont souffler et ils reviendront quand ils seront à même.
Il vaut mieux que bébé pleure seul dans son lit en ayant en tête que vous l’avez entendu, que vous allez revenir et que ça a été expliqué, que de le prendre et de le bercer. Ce qu’on va craindre aussi dans ces cas-là, c’est le bébé secoué : bercer bébé très fort, en espérant le faire taire. Avec, du coup, un risque pour l’enfant ou le risque que vous même, en tant que parent, vous n’en puissiez plus du tout.
Pleurs de bébé : nos recommandations
Pour tout ce qui est pleurs correspondant à des besoins physiques : apprendre à les assouvir. Apprendre à connaître son enfant, à voir ses signes de faim, ses signes de fatigue, etc.
Pour tout ce qui est pleurs de décharge : prendre l’enfant dans les bras, le bercer doucement, et le laisser pleurer. On ne va pas forcément chercher à arrêter les pleurs. Ce qu’on va plutôt chercher à faire, c’est rassurer l’enfant sur la présence de l’adulte. Et au bout d’un moment, si l’enfant a besoin de décharger, on peut tout simplement aller le coucher et l’accompagner là-dedans en lui disant : « Voilà, tu vas bientôt t’endormir. Ne t’inquiètes pas, je suis là et quand tu te réveilleras, je serai là. » On va ainsi accompagner cette décharge émotionnelle de l’enfant par les mots, par le porter si on peut et sinon par la communication, et rassurer l’enfant comme ça.
Comment réagir quand bébé pleure la nuit
Pour les enfants qui pleurent la nuit et se réveillent en pleurant, laissez un peu de temps. Parfois, il s’agit de micros-réveils ou ce sont juste des petits pleurs pendant un rêve. L’enfant va parfois se rendormir tout seul. Si vous intervenez directement, il n’aura pas cette capacité-là et vous couperez son cycle de sommeil : laissez donc passer quelques minutes afin de voir si l’enfant se rendort naturellement.
Si l’enfant ne se rendort pas naturellement, on peut s’intéresser un peu aux rituels d’endormissement mis en place par la famille. Car parfois, certains rituels ne permettent pas à l’enfant de se rendormir tout seul la nuit. Dans ces cas-là, il faut retravailler les rituels mis en place.
Il est tout à fait normal de se poser des questions sur le fait de laisser bébé pleurer. Chaque enfant est unique, et il n’y a pas de réponse toute faite à cette question. Ce qui importe vraiment, c’est de faire preuve de bienveillance tout au long de ce périple.
Il faut du temps pour comprendre les signaux de votre tout-petit. Prenez le temps d’identifier les besoins physiques comme la faim et la fatigue, et d’y répondre avec douceur. Quand il s’agit des pleurs de décharge, un câlin rassurant tout en laissant s’exprimer ses émotions peut être réconfortant pour votre enfant. Si bébé pleure la nuit, prenez un moment pour voir s’il se rendort naturellement avant d’intervenir. Les routines d’endormissement peuvent aussi jouer un rôle.
Souvenez-vous toujours que chaque parent et chaque bébé sont uniques. En suivant vos instincts et en accordant une oreille attentive aux besoins émotionnels de votre bébé, vous créerez un cocon d’amour et de sécurité où vous grandirez ensemble. Parlez à votre tout-petit, offrez-lui votre présence, et n’oubliez pas que vous êtes en train de bâtir un lien solide et spécial à chaque instant.
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