Pour les jeunes parents, les pleurs de bébé sont un sujet angoissant. Mais faut-il prendre bébé dans ses bras quand il pleure, et dans quels cas ne pas le prendre ? Héloïse Junier, psychologue spécialisée dans la petite enfance et docteure en psychologie, nous répond :
Dans quels cas ne pas prendre son bébé dans ses bras quand il pleure ?
Quand le parent est lui-même stressé ou en colère, quand il sent que la moutarde lui monte vraiment au nez : mieux vaut, dans ces cas là, qu’il s’abstienne de prendre l’enfant dans ses bras.
Les pleurs ont une réaction très forte dans le cerveau de l’adulte. Ils sont façonnés par l’évolution pour nous faire réagir : ça nous stresse. On a des symptômes : la gorge serrée, une élévation du rythme cardiaque … On ne se sent pas bien quand un enfant pleure !
Que faire quand on est trop stressé pour prendre son bébé ?
Ne pas supporter les pleurs de l’enfant, c’est un peu normal. Néanmoins, quand l’adulte est lui-même stressé ou en colère, il risque d’avoir un geste trop impulsif par rapport à l’enfant qui se met à pleurer. Chaque année, entre 120 et 240 bébés sont secoués suite à des pleurs prolongés : c’est ce que nous montrent les témoignages et les études.
Quand nous-même, en tant que parents, on est vraiment trop angoissés, on a trop peur, ou on est trop en colère, le mieux à faire : on pose l’enfant en sécurité et on va prendre soin de soi dans une pièce à côté pour préserver et protéger l’enfant.
Certains discours sous-entendent que laisser pleurer bébé va « abîmer » son cerveau, qu’en est-il ?
Il faut vraiment nuancer ça : on sait que le stress, le cortisol, est neurotoxique pour le cerveau en développement. Mais attention, pas n’importe quelle dose. Il faudrait vraiment laisser pleurer son bébé régulièrement pour que ça puisse être éventuellement toxique.
Le stress est toxique quand il est sécrété de manière prolongée et/ou intense, donc tout dépend de la régularité. Mais ce n’est pas laisser pleurer son bébé une fois ou deux pour le protéger qui va abîmer son cerveau, au contraire.
« Le sommeil du jeune enfant, pour les parents qui ne font pas leurs nuits » par Héloïse Junier aux éditions Dunod.
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