Comment évoluent le doudou et les phénomènes transitionnels dès la naissance et jusqu'à l'âge adulte : Adrien Blanc, psychologue clinicien, nous répond.
Le rôle du doudou de bébé, dès la naissance :
A la naissance et dans les premiers mois de sa vie, l’enfant utilise son doudou et crée des phénomènes transitionnels pour :
- Pouvoir supporter les expériences de séparation ou l’angoisse de séparation,
- Essayer de comprendre le monde,
- Comprendre le lien et la différence entre lui et l’extérieur, entre lui et les autres.
L’évolution de l’utilisation du doudou quand l’enfant grandit :
Ce qui va permettre petit à petit à l’enfant de ne plus avoir besoin de son doudou de la même manière, c’est le fait qu’il va développer davantage de capacités pour interagir avec l’autre, mais aussi davantage de capacités pour penser. A partir du moment où, par exemple, l’enfant sait que maman va revenir et qu’il n’est plus angoissé du fait qu’elle ne va pas disparaître, il n’a plus forcément besoin d’avoir un doudou qui va lui permettre de maintenir le lien à l’intérieur.
Plus l’enfant grandit, plus sa pensée va évoluer, et plus il va pouvoir développer ses capacités de jeu et d’autres phénomènes transitionnels pour faire face parfois à ses angoisses.
Je pense souvent à l’exemple des enfants qui peuvent avoir peur dans le noir, du monstre dans le placard ou du monstre sous leur lit. Ils peuvent ne pas forcément ressortir leur vieux doudou, mais leurs propres pensées ne suffisent pas pour les rassurer parce qu’ils croient à la réalité des monstres. Parfois, ils peuvent se cacher sous leur couette, par exemple. Ce qui va fonctionner ici comme phénomène transitionnel, c’est que le matin, ils vont avoir « survécu » : ils vont donc se mettre à faire confiance à la couette sans se rendre compte que c’est eux qui lui accordent cette valeur-là. Ainsi, la prochaine fois qu’ils auront peur, ils pourront reprendre la couette à nouveau et recréer des phénomènes transitionnels plus ponctuels que ce qu’il y avait avant.
Garder son doudou à l’adolescence :
Je pense qu’il faut laisser un peu les ados vivre leurs expériences. S’ils gardent leur doudou, ça peut être pour plein de raisons différentes. C’est qu’ils en ont sans doute besoin quelque part. Si ce n’est pas invasif au point de l’emmener au lycée, par exemple, mais que ça reste dans la chambre pour s’endormir, après un moment compliqué ou par nostalgie de l’enfance quand on est en train de devenir adulte, il faut surtout les laisser tranquille par rapport à ça. Sinon, on se crée des conflits inutiles. A l’adolescence, il y a quand même déjà un certain nombre de conflits à gérer. On n’est pas obligé de se rajouter celui-là.
Des phénomènes transitionnels qui nous accompagnent dans notre vie d’adulte :
Un autre élément important : on a souvent parlé dans la prime enfance des phénomènes transitionnels pour les angoisses, mais on a aussi des phénomènes transitionnels qui conditionnent notre rapport créatif avec le monde. Parce que, quand on va contempler une œuvre d’art, lire un livre ou même regarder une série ou un film, ce qui va se jouer entre les deux c’est : « Qu’est-ce que j’y mets de moi qui va me parler ? », « Qu’est-ce que l’œuvre va m’apporter ? ». C’est un entre deux transitionnel dont on ne connaît pas trop le fonctionnement, mais où il se passe vraiment quelque chose. Et ça, ce sont des phénomènes transitionnels qui nous accompagnent toute notre vie et qui rendent le monde beaucoup plus coloré, beaucoup plus créatif, et beaucoup plus vivant que si l’on n’avait pas ces phénomènes-là.
On peut même se rappeler parfois avec nostalgie ce que notre doudou nous a apporté, au point parfois même d’avoir envie de le ressortir quand on est un peu triste ou quand on vit des moments compliqués, sans en avoir besoin pour faire la différence entre soi et le monde, comme quand on était plus jeune.
En maison de retraite, certaines personnes âgées peuvent réclamer le doudou qu’ils avaient quand ils étaient enfants face à une expérience de séparation ou face à quelque chose qu’ils ne peuvent pas contrôler. Ces phénomènes transitionnels nous permettent de rendre supportables des choses sur lesquelles on n’a pas forcément de pouvoir. Et ça serait quand même dommage de s’en passer.
« Mon doudou, l’objet transitionnel qui fait grandir » écrit par Adrien Blanc aux éditions In Press Eds.
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